02/07/2024

La négociation sur le Télétravail s’achève dans un sentiment d’injustice palpable. A part quelques avancées obtenues pour les femmes enceintes, les proches aidants et un point accru de vigilance sur le droit à la déconnexion, aucune de nos revendications relatives au rythme de télétravail n’a été entendue.

Vous avez été très nombreux à nous partager vos inquiétudes et votre souhait de voir l’accord reconduit en l’état avec 5 jours de présentiel minimum par mois.

Face à cette attente, la Direction répond avec un tout autre scénario proposant 10 jours de télétravail maximum par mois.

Au-delà du manque cruel d’explications à même de justifier un tel recul, l’approche est extrêmement contestable.

S’agissait-t-il réellement d’une négociation ou bien les dés étaient-ils déjà jetés avant même que nous n’entamions les discussions ?

L’entreprise, de plus en plus soumise aux exigences de la maison-mère, a simulé une négociation pour faire le sacrifice de l’équilibre vie privée – vie professionnelle de 3700 de ses salariés, au seul motif de rendre des comptes à un dirigeant outre atlantique cantonné à ses convictions.

Aucun de nos arguments n’a été écouté :

  • Ni le véritable plébiscite dont fait l’objet l’accord existant avec 96 % de salariés satisfaits
  • Ni la productivité des salariés en TT qui a fait ses preuves, engendrant de très bons résultats financiers
  • Ni l’angoisse des salariés qui appréhendent un retour au bureau et le vivent comme un véritable tsunami
  • Ni la menace avérée de voir partir des centaines de talents
  • Ni la conséquence que va engendrer cette nouvelle organisation du travail pour des centaines de salariés exilés depuis 4 ans
  • Ni l’absurdité de persister à faire revenir 3700 salariés quand on connaît le manque de bureaux, autant dans les bâtiments que dans les restaurants d’entreprises
  • Ni le paradoxe d’engager des millions d’euros dans ce rétropédalage alors que nous sommes en pleine période de freeze plan
  • Ni l’hérésie d’appliquer une position purement dogmatique exigée par un seul dirigeant outre-Atlantique
  • Ni l’impact d’une telle régression sur la marque employeur de Disneyland Paris, qui pouvait pour une fois se targuer d’avoir été précurseur en matière de qualité de vie au travail – et après avoir vanté les mérites du Télétravail dans des campagnes de recrutement massives

Le verdict est tombé au bout de 3 jours de discussions avec une violence et une forme de chantage inouïes – la Direction nous offre 2 possibilités avec le discours suivant :

  • Soit vous signez ce projet d’accord en l’état avec 10 jours de télétravail par mois (=> faisant fi des attentes des salariés que vous représentez)
  • Soit vous ne signez pas ce projet d’accord, mais sachez que dans ce cas nous appliquerons – via une charte d’entreprise unilatérale – le même rythme de travail imposé par la Walt Disney Company aux autres parcs Disney et bureaux européens, à savoir un jour unique de télétravail maximum par semaine, fixe le vendredi (=> il vous faudra alors expliquer aux salariés que vous leur avez fait perdre 5 jours de Télétravail possibles par mois) !

Une façon très discutable de conduire des négociations. Nous attendons l’accord qui doit être soumis à signature d’ici quelques jours.