Mobilisation à Disney : la CGT manifeste seule contre les horaires adaptés

La CGT était seule mobilisée mardi 5 octobre 2021 pour dénoncer l'application des horaires adaptés chez Disney. Les autres syndicats ne cachent pas leur désapprobation.

Mardi 5 octobre, jour de mobilisation nationale, la CGT était mobilisée sur le parvis de Disney. Dans le viseur : les horaires adaptés.
Mardi 5 octobre, jour de mobilisation nationale, la CGT était mobilisée sur le parvis de Disney. Dans le viseur : les horaires adaptés. (©La Marne)
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Sur le parvis de la gare de Marne-la-Vallée Chessy, mardi 5 octobre 2021, jour de mobilisation nationale, les drapeaux rouges de la CGT flottaient au milieu des touristes et des passants, devant l’entrée de Disneyland Paris.

De 8h à 13h, le syndicat manifestait seul pour protester contre les horaires adaptés mis en place en octobre 2020. Les quatre autres syndicats ne s’y sont pas associés. En coulisses, une querelle syndicale couve.

Une centaine de salariés mobilisés

« Non aux horaires adaptés », scandent les deux groupes déployés sur le parvis, qui réunissaient une centaine de salariés selon la CGT, 80 selon la police. Sifflet en bouche, malgré le vent froid, ils accueillent passants et visiteurs, un peu interloqués. Les mouvement sociaux sont rares au pays magique de Disney. « Nous mèneront d’autres opérations jusqu’à décembre », annonce Fabien Beiersdorff, secrétaire général de la CGT.

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Depuis un an, l’organisation des plannings a été transformée avec le passage aux horaires adaptés. « Il y a de la souffrance au travail. Les jours de repos ne sont pas consécutifs, les horaires sont différents chaque jour, pour la vie de famille, c’est difficile… Certains viennent pour 4h ! Et la médecine du travail s’est prononcée contre les horaires adaptés », poursuit le représentant syndical.

La flexibilité des horaires contestée par la CGT

Pourtant, la CGT avait été signataire de l’avenant 7, inclus dans un accord sur le temps de travail en juillet 2020. Ce dernier instaure les horaires adaptés pour deux ans, renégociables à terme : « Nous avions signé un accord équilibré, mais l’APLD (accord Activité partielle de longue durée), dont nous n’avons pas été signataires, a tout ruiné. Les deux cumulés créent un vrai malaise social », défend Fabien Beiersdorff.

Il précise que le syndicat a retiré sa signature et invite les quatre autre a en faire autant.

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Sur les cinq syndicats représentés à Disney, la CGT était seule ce mardi. La CFTC, qui n’a pas signé l’avenant, est restée silencieuse. Elle avait toutefois déjà appelé à rouvrir les négociations pour que les horaires adaptés se fassent sur la base du volontariat. L’UNSA et la CFDT ont même au contraire fait connaître publiquement leur opposition au mouvement.

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« Ce rapport de force est malheureux. Il faut assumer les accords que l’on signe. La CGT dit qu’elle s’est retirée il faudrait qu’elle dénonce l’accord », précise Djamila Ouaz, déléguée du syndicat majoritaire.

Une lutte intersyndicale ?

Sur le fond, il n’y a pas de malaise social constaté pour le syndicat : « L’entreprise a tenu ses engagements, elle maintient ses 14 000 CDI et 16 000 salariés en incluant les intérimaires, c’est énorme. Les départs ont bénéficié de ruptures conventionnelles collectives, il y a eu une hausse de 3% des salaires et beaucoup d’avantages, d’intéressements maintenus voire augmentés. Tous ces périphériques sont du pouvoir d’achat », énumère-t-elle.

La CFE-CGC est sur une ligne similaire. Pour le syndicat, l’intérêt de l’accord était de maintenir les emplois dans le contexte de la crise sanitaire : « Les horaires adaptés constituent la contrepartie, on sait qu’il y a des ajustements à faire, notamment sur l’outil de planification mais nous faisons remonter ces problématiques et l’ensemble doit être renégocié l’an prochain », poursuit la déléguée syndicale.

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Selon Dorothée Argence : « Il n’était pas question de nous retirer de l’accord ou de participer à cette manifestation. Nous avons signé un bon accord de revalorisation des salaires dans un contexte compliqué pour l’entreprise. La CGT ne l’a pas signé, nous ne comprenons pas leur position ».

Le climat est donc tendu entre les organisations syndicales. Si la CFDT assure qu’elle « n’est en guerre contre personne », le communiqué publié par le syndicat répond à des « organisation syndicales qui (l’)accusent de servir la soupe à la direction ». « On ne peut pas nous taxer de cela, on a été seul pendant longtemps nous avons mené des appels à la grève, quand la situation le justifiait », ajoute Djamila Ouaz. « Il y a des tensions mais nous ne voulons pas entrer dans ces conflits », précise la CFE-CGC.

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